CLVR 2023/ ANTHROPOGIGUONS !* Luttes et Militances


Descriptif
Organiser les conditions de la rencontres et de la discussion autour des questions des luttes contre les discriminations, citoyenneté, hospitalité et participation sociétale entre un groupe de femmes féministes habitantes du quartier et un groupe mixte de jeunes adultes primo-arrivants et primo-arrivantes en alphabétisation au Centre Social Torcy . Accompagner la participation de tous et toute.s à la réflexion et au témoignage ainsi qu’au processus de création et à la présence dans l’espace public par l’intermédiaire de la résidence de la chorégraphe Laetitia Angot à la librairie de quartier Le Rideau Rouge et en partenariat avec la radio associative locale Radio Raptz (qui demande un financement par ailleurs, part non budgété ici ).

La démarche de création est encadrée par des artistes professionnels et envisagée selon un processus de co-construction qui offre l’accompagnement et les ressources nécessaires à l’élaboration de danses à partir des désirs, personnalités, vécus et cultures dansées de chacun et chacune mais aussi de réflexions sur soi et sur le monde. Dans une logique de rencontre inter-quartier les personnes seront accompagnées pour se découvrir et se rencontrer par l’expérience dansée et les différentes pratiques artistiques et de réflexions proposées.

Le Centre Social Torcy mettra à disposition une salle pour les rencontres et la pratique collective et la Librairie le Rideau Rouge accueillera dans sa bibliothèque militante une pratique plus individuelle proposée par la chorégraphe en résidence. A partir des ouvrages présents consacrés aux luttes et militances, cette pratique associera accompagnements à la lecture et à la discussion, au choix d’images et de sons comme support à l’élaboration de récits, de témoignages et de danses.

Objectifs du projet
Réponse diversifiée et innovante/Accès à une pratique de danse associant action et réflexion/Participation active des habitants notamment les plus en difficultés/Présence artistes et habitants significative dans l’espace public/ Organiser les conditions de la rencontres et de la discussion autour des questions des luttes contre les discriminations, citoyenneté, hospitalité et participation sociétale.

Cette action s’inscrit dans les objectifs de La Dilcrah afin de promouvoir les principes fondamentaux de la République, de défendre les droits de l’homme et du citoyen, de renforcer la prévention contre les discriminations liées à la xénophobie, au racisme et à l’antisémitisme. Selon l’intérêt des participants et à l’occasion de la découverte des ouvrages de la bibliothèque militante de La Librairie du Rideau Rouge et du travail proposé par la chorégraphe, l’élaboration des danses pourra participer à : l’éducation à la lutte contre les préjugés et les stéréotypes,
la prévention contre les dérives du conspirationnisme et des théories du complot, la reconnaissance de la richesse de la diversité humaine et culturelle, la tolérance et l’enrichissement mutuel, l’encouragement à l’esprit critique et la résistance face à l’injustice, l’action dans la durée pour faire évoluer les mentalités et instaurer une société plus fraternelle.

Date(s) de réalisation et durée prévue
mars à juin 2023, 22 jours + participation à la semaine de lutte contre le racisme

Moyens humains et matériels mobilisés
En partenariat avec le Centre Social Torcy et ses éducateurs Accompagnement pendants 20 jours de 25 jeunes primo-arrivants et arrivantes et d’un groupe féministe d’habitantes du quartier par 1 chorégraphe et 2 danseurs puis lors d’une répétition par 1 chorégraphe et 4 danseurs, enfin lors d’ 1 représentation par 1 chorégraphe , 4 danseurs et 3 musiciens. Les bénévoles du Comité des Fêtes de la Permanence seront sollicités. Salle de pratique au Centre Social. Partenariat avec la radio pour médiatiser certaines rencontres et discussions et élaborer une création sonore pour la pièce chorégraphique qui aura lieu dans l’espace public (non budgété ici)

Lieu(x) de réalisation
Quartier priorisé La Chapelle-Evangile Paris 18ème

Indicateurs et méthodes d’évaluation prévus 1. Diversité, mixité, intergénérationnel : nombre de participants, âge, sexe, niveau scolaire/profession, lieu d’habitation 2. Mobilité et désenclavement : Lieu d’habitation sur lieu de présence, nombre d’action-sorties du territoire et noms des partenaires culturels 3. Pédagogie et taux de présence : Bilan pédagogique artiste et fiche d’assiduité 4. Restitution sur le territoire : Bilan qualitatif des participants (audio et écrit), partage de l’expérience par témoignage, taux d’orientation des structures socio-éducatives partenaires 5. Mobilisation des ressources locales : Bilans des partenaires sociaux 6. Nombre de représentations par les habitants dans l’espace public 7. Nombres d’artistes mobilisés 8. Nombre d’action-sorties du territoire et Noms des partenaires culturels

Autres éléments pertinents
Les outils originaux qu’a su développer la danse contemporaine permettent de travailler l’impact immédiat sur les personnes que ce soit au coeur d’une problématique installée, en prévention d’une mise en échec ou au moment des ruptures de parcours. Les danses que proposent La Permanence Chorégraphique dans l’espace public réunissent des personnes de tous horizons partageant une expérience commune et collective. Elles favorisent l’émancipation, la rencontre et la représentativité de l’ensemble des classes sociales. Cette action s’inscrit dans le projet annuel 2023 *Anthropogiguons* de La Permanence Chorégraphique sur le quartier La chapelle Evangile et bénéficiera donc de son élan et de son ancrage mais aussi de la mobilisation qu’il suscite.

Pour information Présentation du projet annuel dans lequel s’inscrit cette action :

2023 – PARIS 18 NORD & SUD

*ANTHROPO?GIGUONS !*

Anthropogiguons est une invitation joyeuse à aller chercher comme compagnonage l’anthropologue Tim Ingold et à inaugurer une phase de travail nouvelle de La Permanence Chorégraphique Porte de La Chapelle : celle de continuer à s’attarder ensemble mais en commençant à se retourner sur ce qui s’est passé depuis 2015. Reprenant les traces physiques ou mémorielles, procédant par enquête sauts et gambades dans les archives, retrouvant les personnes qui ont vécu, fait et agit cette permanence, qu’ils y soient encore ou plus, qu’ils reviennent après avoir tant grandit, qu’ils vivent ailleurs et se souviennent ou se demandent ce que l’on devient, comment continuer à tisser depuis cette mémoire et placer nos apprentissages de la vie sous le signe à la fois d’une gigue joyeuse et d’un laboratoire de recherche en mouvement à même l’espace public, à même la vie qu’on s’invente ensemble. Une façon de se donner du souffle en regardant tout le vivant vécu et en enquêtant et retrouvant les personnes qui ont agi cette permanence. Qu’est-ce que l’anthropologie ? Qu’est-ce qu’un art anthropologique ? Comment agir société depuis la danse. Comment agir danse depuis nos questions de société.

Des conséquences de la crise sanitaire sur la santé mentale et physique des personnes et particulièrement des jeunes, jusqu’à celles liées aux transformations urbaines du Grand Paris, en passant par les nécessités de rénovations énergétiques qui obligent les habitants à déménager temporairement, les enjeux de la Ville du 1/4 d’heure, comme ceux de l’accueil des Jeux Olympiques ou de la cohabitation historique et souvent conflictuelle dans l’espace public de personnes aux cultures, états de santé et aux situations sociales si contrastées : les défis pour une société accueillante, pacifique et pacifiée, écologique, moins inégalitaires et où l’on se sent légitime dans sa participation, semblent relever de la gageure.

Consciente des ces enjeux politiques et sociaux majeures qui se cristallisent particulièrement dans les quartiers priorisés par la Politique de l’Etat et de la ville, au nord et au sud du 18ème arrondissement de Paris, La Permanence Chorégraphique Porte de la Chapelle s’inscrit dans les interstices de la ville comme une véritable proposition innovante, d’action et de réflexion, sociale et artistique, depuis la danse et l’espace public.

Non seulement elle contribue à offrir une pratique sportive, artistique et de sensibilisation à la recherche, accessible à toutes et tous toute l’année mais aussi les conditions pour que se rencontrent dans l’espace public des personnes aux âges, vécus et situations physiques, psychologiques, psychiques et sociales différentes sans distinctions et sur le principe de la gratuité.
En cela elle participe à la fréquentation de classes sociales différentes et à leur représentativité ainsi qu’à rendre possible un vécu commun et plus collectif de l’espace public.
Recherchant la diversité et la mixité, elle participe ainsi à l’insertion sociale des familles primo-arrivantes, des jeunes en difficultés ou en décrochage scolaire comme à celle des adultes et/ou étudiants, de la classe moyenne se paupérisant, isolés ou sans emplois, ou encore des personnes en situation de précarité ou grande précarité, de migration, d’exil ou d’errance.
Se proposant en repères réguliers et chaleureux dans l’espace public, parfois dans des lieux encore inhospitaliers, elle transforme le vécu comme l’image de ces quartiers en développement. Elle accompagne à leur découverte, à la mobilité et à la rencontre inter-quartier par un calendrier d’action régulier qui convie à venir dans ces lieux choisis qu’ils soient à proximité ou plus éloigné de son lieu de vie, insolites ou encore inconnu.

L’ ancrage de son action dans ces quartiers populaires depuis 2015 et les liens entretenus avec les habitants depuis l’arpentage de rue comme avec les stuctures locales d’accompagnement sociales, de prévention et d’éducation, de soin, associatives, institutionnelles et commerciales, lui permettent de s’inscrire en partenaire structurant du territoire et de contribuer à la dynamique locale de création de liens et d’orientation des personnes vers les dispositifs de droits communs.

S’y pratique la curiosité comme le soin sur le modèle de l’université populaire. S’y inventent et s’y renouvellent des formes du vivre, du penser et de l’agir ensemble comme des formes artistiques.
S’y partage des éléments de réflexions sur soi et sur la vie en groupe.
S’y oeuvre joyeusement à même la vie et s’y met en lumière des capacités à faire ensemble et des savoirs-faire singuliers, s’y aiguise une réflexion critique sur les œuvres et sur le monde.
S’y recherche à agir la société depuis la danse et à agir la danse depuis la société. La culture s’y vit locale, métissée, universelle.